Loris Dufay – Entraineur de l’équipe de France parabadminton

Joueur du FIB (Flume Ille Badminton) depuis 2019, Loris Dufay est revenu avec nous sur son expérience des Jeux Olympiques de Tokyo en tant qu’entraineur de l’équipe de France parabadminton pour la première de cette discipline à des Jeux paralympiques. La petite troupe de Loris Dufay a même apporté sa pierre à l’édifice en glanant 2 médailles pour la France par l’intermédiaire de Lucas Mazur (Or, simple) et Faustine Noël (Argent, double mixte).

 

Nous allons commencer par le commencement, d’où te vient cette passion pour le badminton et quel parcours pour atteindre ce niveau (N2) ?

C’est un petit peu un hasard, j’ai commencé le badminton dans mon jardin à Cholet. Ensuite je me suis inscrit dans le club à 6 ans avec mon meilleur copain et finalement nous n’avons jamais arrêté. Personne de ma famille ne jouait au départ, c’est vraiment venu comme ça par hasard. À 14 ans, j’ai ensuite intégré le pôle de Dinard jusqu’à mes 18 ans, donc 4 années de sport étude en haut niveau. Après mon BAC, je voulais intégrer le milieu du sport et du handicap, je me suis donc dirigé vers une licence Staps APA (Activités Physiques Adaptées). En 2ème année de licence, j’ai fait mon stage avec l’équipe de France de parabadminton et je n’ai jamais arrêté. J’étais bénévole sur les 3 premières années en parallèle de mes études, j’entrainais Faustine (médaille d’argent en double aux JO de Tokyo) sur Rennes et je faisais tous les déplacements avec l’équipe de France. Ensuite j’ai été titularisé à la fin de mes études.

 

Comment as-tu vécu cette expérience des Jeux Paralympiques en tant qu’entraineur ? En tant que membre du staff de l’équipe de France, l’approche de cette compétition est-elle différente d’un athlète ?

Je pense qu’on est vraiment dans le même état d’esprit car nous avons un but commun. Après nous, notre rôle est de réfléchir à comment être le plus pertinent pour nos athlètes, alors qu’eux vont réfléchir à comment être pertinent pour eux-mêmes. Nous allons essayer de les mettre tout le temps dans les meilleures conditions, concevoir les meilleurs programmes d’entrainement et trouver les mots justes pour les mettre en confiance et qu’ils soient prêts. Au final nous avons le même but, l’enjeu et la pression sont les mêmes, mais c’est notre rôle de gérer ça pour eux et de leur donner de la confiance. Je suis passé beaucoup par de la préparation mentale pour essayer d’être dans la gestion des émotions. Je pense qu’un entraineur qui donne du stresse à son joueur est un entraîneur moins compétent, c’est à nous d’absorber leurs émotions pour les mettre en confiance.

 

Qu’est-ce que tu retiens de cette expérience ?

C’est une bonne question, c’est dur de choisir (rires). Je dirais que c’est la compétition à la fois la plus dure de ma vie mais également la plus belle. La plus belle car c’est un événement vraiment médiatisé. On parle beaucoup de nous, on nous envoi des messages car on passe à la tv, l’enjeu est important et on voit l’engouement général autour de nous. Et en même temps la plus dure car il y a de la tension, tout le monde a envie de bien figurer et de gagner. Il y a aussi de la fatigue. Nous avons vécu dans une bulle sanitaire 3 semaines avant le début. Au final j’en retire vraiment que du positif, on apprend beaucoup dans ces grands événements et pour moi qui suis jeune j’apprends aussi. C’est de l’expérience d’engrangée. On voit que les pays asiatiques gagnent beaucoup dans le Parabadminton mais après cette compétition je pense qu’on est capable de rester dans le top mondial concernant les catégories debout. Pour les deux catégories fauteuils, à nous de faire en sorte de rattraper notre retard. Nous sommes d’ailleurs le premier pays européen en termes de résultats et cinquième en nombre de médailles sur la compétition.

 

Objectif Paris 2024 maintenant ?

Oui clairement, surtout que ça arrive dans 3 ans. Là pour le moment les athlètes sont en phase de repos. La qualification démarre environ un an, un an et demi avant donc ça arrive vraiment d’ici peu. Mais je pense que c’est déjà dans un coin de leur tête. On a aussi une relève avec 3-4 joueurs qui n’ont pas participé aux Jeux cette année et qui veulent y être pour 2024. Moi je suis jeune, j’aimerais pouvoir accompagner les athlètes sur le plus d’olympiades possible et continuer à m’investir dans ce projet de sport de haut niveau.

 

Un petit mot sur ton club, le FIB pour terminer ?

J’aimerais mettre en avant le fait que le FIB est un club très dynamique dans le secteur du parabadminton. Ils proposent un créneau spécialisé et il y a également des fauteuils de sport de disponibles pour les joueurs quand ils arrivent. Ça leur permet de jouer directement, et ça, on ne voit pas ça partout. Grâce aux sponsors trouvés par le club, les joueurs bénéficient en plus de très bons fauteuils de prêt. C’est assez rare et je tenais à le mettre en avant, je trouve vraiment ça super.

 

 

Merci à Loris de nous avoir accordé de son temps pour nous parler de son expérience aux Jeux Paralympiques et de son club, le FIB, dans lequel il évolue au niveau National 2. Retrouvez également toutes les informations concernant le FIB, ses créneaux handisports et toutes ses catégories juste ici : https://www.fib35.com/wp-content/uploads/2021/06/Plaquette-FIB-St-Gr%C3%A9goire-3.pdf